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- - - > les petites voix
3 septembre 2005

Chapitre 5 - Kidnapping

De retour dans mon épave ambulante sur la route du retour, je suis le témoin de bien étranges conversations entre mes trois passagers, j'ai nommé Maître Yoda, Ackbar et Hammerhead. J'ai la sensation étrange de ne pas être très intégré dans ces discussions à bâtons rompus. - Je suis persuadé que nos droïdes feront sécession... annonce Ackbar. - Les notres sans doute, mais pour les autres confiance j'ai...répond le Maitre Jedi. - Moi, je n'ai aucune confiance dans les non-alignés...siffle Hammerhead. J'en suis à ce stade de mes questionnements quand une masse indéfinie surgit devant mes roues. Je pile tout en faisant un écart. Je me retourne pour découvrir une fille, genre technotranceuse à grosses dreadlocks rouges, qui s'agite telle une furie avec un pitbull en laisse. Je comprends de suite qu'elle doit venir du technival qui se tient non loin de là, sur une base militaire. Elle fonce vers la voiture. - Emmène moi, emmène moi tout de suite ! qu'elle hurle. - Euh... oui bonjour, moi c'est Shaz. - C'est ça ouais, c'est ça ! Oh putain ils vont me tuer ! Ouh là. Je sens que je suis tombé sur du lourd. - T'es sûre que tu vas bien ? t'as pas bonne mine. - Mais j'ai rien pris, non j'te jure, j'ai rien pris ! me fait-elle en roulant des yeux comme des billes de loto. - Ecoute le mieux c'est que je t'emmène... - Pas les keufs! pas les keufs ! - Je voulais dire, que je t'emmène au Samu du technival. Tu vas pouvoir te détendre un peu... - T'as pas un portable ? - Désolé mais non, je... Je suis sur le point de lui expliquer que n'ayant pas d'amis ne sortant pas de chez moi, en dehors des brocantes, je n'ai pas besoin de portable. Mais je me ravise, je suis sûr qu'elle s'en tape. Nous voilà à l'entrée du technival. La fille re-crise de plus belle. - Arrête toi, arrête toi tout de suite ! - Ok, ok, t'excite pas. J'arrête la titine et là voilà qui part en trombe avec son pitt, sans un merci ni un au revoir. Je me rends compte qu'elle à laissé ses affaires sur la banquette arrière. - Hé ! t'as soublié ton sac ! Elle a déjà disparu dans la foule. Je passe au poste des objets trouvés pour le déposer. Je retourne donc vers ma voiture quand j'entends en moi la voix de Maître Yoda. - Subtilisé Ackbar ta passagère a. Absolument le récupérer tu dois. Eh bien bravo la tranceuse ! Je laisse mon épave roulante pour arpenter le technival. Ah la la, quelle ironie ! Moi qui m'étais juré de ne plus mettre les pieds là-dedans, je mange du decibel à la recherche d'une parka parmi trente mille autres. Trop facile ! Je croise de vagues connaissances de teuf, le genre à qui je ne trouverai rien à dire. Je passe mon chemin. Cela fait trois heures que je cherche, je slalome entre les sons, les canettes et les vomis avec une soupe de souvenirs merveilleux et moisis à la fois. Je suis tenté de gober pour oublier que je suis le seul dans ce festival à rechercher un jouet en plastique en pijama blanc et tête de poisson de douze centimètres de haut ! Quand soudain, ô miracle, j'aperçois ma voleuse, en train de mixer de la hard tech. Avec le Général Calamarien, imperturbable, qui trône entre les platines. La mixeuse me reconnait et me sourit. Elle a l'air de flotter sur un petit nuage. - Eh salut, qu'elle me fait, il déchire ce son, non ? - Si on veut, je réplique, moyennement convaincu et réfrenant ma rage, je suis venu te dire que ton sac est aux objets trouvés, tu t'en souviendras ? - Oh cool, t'as grave assuré man, restes un peu ste'plait, j'ai envie qu'on se voie après mon set, me fait-elle avec des yeux de biche. - Et bien moi pas du tout, et, au fait...ceci, dis-je en désignant Ackbar, ceci m'appartient et je le récupère ! - Oh ben flippe pas, c'était un petit racket de rien du tout. Je n'ai pas envie de poursuivre cette drague surréaliste et je repars vers ma caisse, vers ma maison, vers ma mission. Je pue la bière et le kébab et j'ai les oreilles en morceaux. Ackbar me parle. - Vous les humains, vous ne savez pas quoi inventer pour vous auto-détruire. - Oh mais de rien, ça m'a fait plaisir, tu penses. C'est pas la gratitude qui l'étouffe à lui non plus. Je boucle ma ceinture de sécurité et je déclare à mes trois passagers réunis. - Messieurs, euh... je veux dire, mes aliens, je vous entends très mal et je vais tâcher de nous ramener entiers sur Paris, alors s'il vous plait, nous reprendrons nos affaires demain si vous le voulez bien. Je mets en marche le moteur en priant pour que le sort ne s'acharne plus sur moi aujourd'hui. Je crois que j'ai eu ma dose d'émotions!
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